A Way Out : Apprendre à faire confiance à l’autre… ou pas.

A Way Out est l’une des toutes dernières sorties d’Electronic Arts sur PS4, Xbox One et PC. Développé par Hazelight Studios (qui ont aussi fait le très bon Brothers : A Tale of Two Sons), le jeu fait son entrée le 23 mars 2018 et se présente alors comme un jeu où l’on s’échappe d’une prison. L’intrigue met en place l’évasion de Leo Caruso et de Vincent Moretti, qui vont travailler ensemble pour mener à bien un but commun. C’est un de ces jeux où il est impossible de jouer seul. En effet, le jeu se joue en écran scindé, donc obligatoirement à deux. Les développeurs se veulent très clairs sur ce point : il faut que les joueurs mettent tous leurs efforts dans la coopération. Sinon, ils n’avancent pas.

Le trailer du jeu promettait une évasion tumultueuse

Une mécanique de jeu qui vaut le détour

On parlera d’abord du split screen  constant, qui n’est pas particulièrement gênant. On apprend à jouer avec son partenaire, en s’adaptant à ses moindres faits et gestes que l’on peut voir nous-mêmes. Le concept est très intéressant, et très peu encombrant. Pendant les cinématiques, il disparaît pour laisser place à une vision d’ensemble. 

Même s’ils ne sont pas toujours logiques, toutes les personnes ayant joué au jeu ne peuvent ignorer la multitude de mini-jeux disponibles. Certains sont relativement drôles, plutôt bien faits, et sont surtout présents pour augmenter la partie coop du jeu. D’ouvrir une porte blindée à jouer au puissance 4, le jeu offre une complicité qui dépasse les  interactions basiques que l’on pourrait trouver dans The Last of Us (Naughty Dog, 2013) par exemple. En soi, les nombreuses interactions rendent le jeu beaucoup plus intéressant. Le maniement des personnages est fluide et l’on s’habitue rapidement à la caméra, qui étonnamment pour une caméra à la troisième personne, ne se coince nulle part. 

Le jeu n’innove pas vraiment du côté des graphismes mais il peut au moins se vanter de la variation du gameplay. Une de mes séquences préférées doit être celle de l’hôpital (Attention spoiler !) où le mode de jeu change du tout au tout. Pas de spoil mais les changements d’angles et de personnages sont tellement fluides que ça en est presque réel. Un pari gagné, sur le gameplay du moins, car tout en étant basique, il n’en reste pas moins impressionnant.

Des mini-jeux surprenants

Un problème d’équilibre de l’histoire et des personnages

Hormis la durée de jeu un peu courte (six heures pour ma part), ce que l’on peut trouver très dommage c’est que les personnages sont, et cela dès le départ, très manichéens. On voit que Leo est le casse-cou qui prend toujours les décisions les plus violentes car il est impulsif. Tandis que Vincent est le cerveau de l’équipe, celui qui ne veut tuer personne et ne flanche sous aucun prétexte, ni aucun imprévu. 

Si l’histoire des deux personnages est intéressante et s’entremêle de manière ingénieuse, les caractères des personnages ont été soit bâclés, soit simplifiés. Ce qui est bien évidemment regrettable. On peut aussi s’ennuyer assez rapidement devant quelques missions du jeu, comme celle où Leo va rendre visite à sa famille par exemple. Si l’on suit l’histoire, cela fait bien évidemment du sens, mais parfois c’est un peu long et fade.

Et on peut aussi sentir une certaine frustration selon le personnage que l’on joue. Il est vrai que je n’ai pas eu trop de chance puisque j’ai choisi Vincent qui a, du moins j’en ai eu l’impression, moins de scènes intéréssantes et badass. Il est vrai que certains choix des développeurs peuvent s’avérer frustrants, mais malgré cela, on a droit à une histoire qui est captivante jusqu’au bout.

Une vision différente du jeu

Mais une histoire qui joue le jeu jusqu’au bout

En soi, on rentre dans l’intrigue très, très vite. Les nombreux rebondissements de l’histoire permettent de varier les environnements et de développer les personnages. On se retrouve à la fin du jeu avec un Leo et un Vincent dont on se sent particulièrement proche. Après avoir rencontré leur famille, ils sont presque comme des amis pour nous. On pourrait penser que le jeu se terminerait sur la mort de l’antagoniste (ce qui m’aurait terriblement déçu sachant que je n’en étais qu’à quatre heures et demi de jeu), et pourtant ! La fin est grandiose et vous fera vous sentir plus proche de votre partenaire que jamais. 

Finalement, ce jeu permet certes de faire travailler votre coordination, mais il s’agit aussi d’un très bon moment de partage. De toute manière, ce jeu a beau être assez drôle par moments, il n’en reste pas moins quelque chose d’assez sérieux apprenant aux joueurs à avoir confiance en l’autre et en soi. Mais pas trop…

Un jeu poignant dans lequel tous les personnages ont quelque chose à perdre

Un jeu qui avait excité les joueurs grâce à une seule mission dans une prison, se révèle bien plus complet. Derrière l’idée d’un basique jeu de couloir (où le joueur n’a pas de choix que de suivre l’intrigue), A Way Out délivre de nombreuses surprises comme ses mini-jeux et ses variations de gameplay. Même si j’avais quelques doutes (qui se sont avérés justes) à propos des personnages et des limites du gameplay en coop, le jeu apporte une nette variation à ce type de jeu. Le premier effort à fournir est celui d’apprendre à travailler en équipe. On ne peut tout faire tout seul, il faut savoir faire confiance au partenaire pour pouvoir avancer dans le jeu. Cependant, faire confiance aveuglément à quelqu’un n’est pas toujours une bonne idée…

En bref, j’espère honnêtement que cela donnera de très bonnes idées à d’autres studios de développement car il y a une vraie mine d’or d’exploitation sous le concept même de A Way Out.

Supertramp

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