Carnet de bord du confinement heureux, partie 3 !

Alors que le confinement se termine, la rédac’ continue son petit carnet de bord en vous distillant ses bons plans et délires audiovisuels, au gré de l’humeur du moment… Petite rétrospective sur les habitudes de confinement de quelques uns de nos rédacteurs !

Cette fois-ci, c’est The Watcher et Supertramp qui s’y collent !

 

THE WATCHER 

“So much to do so few time”

Avec plus de 600 dvd et blu-ray, 345 jeux sur ma bibliothèques Steam (et je ne parle pas de mes consoles) et la somme des deux en livres, romans, BD et autres magazines, un abonnement à Netflix, OCS et Canal +, dire que je ne manque pas de sujets d’occupation à rattraper est un doux euphémisme. C’est donc face à cette somme dû à une collectionnite catastrophiste (quand il y aura plus internet, il me restera des trucs à voir) que je me suis imposé une routine précise afin de ne pas sombrer dans la langueur la plus totale.

Ainsi, ma journée est divisée en créneaux de 2 à 3 heures dédiées à explorer les parties non exploitées de mes collections : Un film non visionné (même au cinéma), 2 heures de lecture, 3 heures de jeu solo sur PC ou console avant de me mettre à l’écriture (un article sur le film ou le jeu pour notre glorieux fanzine, quel que soit le temps que ça prend pour le terminer si c’est le jour même ou corriger celui de la veille). Le plus important est de varier les plaisirs. Ainsi, après avoir rattrapé l’intégralité de Homeland (7 saisons sur Netflix, une 8e en cours de diffusion sur Canal +) je suis revenu à mon amour du film de gangster et du théâtre en alternant un film de mafia (Cosa Nostra de Terence Young (1972) sur la vie de Joseph Valachi, le premier mafieux à avoir témoigné devant une commission sénatoriale américaine de l’existence de la mafia) et une adaptation de William Shakespeare (Titus de Julie Taymor (1999), d’après Titus Andronicus). Plus qu’une vingtaine d’autres films du genre et 33 pièces.

Je devrais ensuite enchaîner avec la série Urgences (15 saisons entre 1994 et 2009) dont l’agitation me rappelle la vie en cuisine de fast food. Question jeux vidéos, la GameCube a retrouvé mon intérêt et c’est avec le méconnu Freedom Fighters de IO Interactive (plus connu pour les Hitman à l’époque) qui nous met dans la peau d’un plombier devenu leader de la résistance américaine dans une dystopie où l’URSS  gagne la guerre froide et envahit les USA. 

Shoot’em up à la visée complètement aux fraises mais dont le gameplay principal repose sur la gestion de sa troupe (jusqu’à 12 guerriers peuvent nous suivre et réaliser les objectifs à notre place) et la priorisation d’objectifs selon des considérations stratégiques (par exemple, exploser un hangar permettra d’éviter d’avoir un hélicoptère aux trousses lors de l’attaque d’une caserne, mais celle-ci fournira des renforts lors de l’attaque du hangar, etc.). Amusant et sans prise de tête (je n’ai pas le cœur de me lancer dans une épopée à 70h de jeu comme un Zelda ou un Skyrim). Le soir est réservé au multi avec les amis : Discord et Civilization V (on n’est pas assez fortunés pour avoir des PC faisant tourner le VI) dévorent nos nuits jusqu’à l’aube. La gestion d’un empire, au-delà du simple aspect militaire, demande bien ça. 

Supertramp

Le confinement, cette période fantastique qui m’a tirée de ma campagne irlandaise pour me glisser dans une campagne toulousaine tout aussi…vide. Mais au moins je retrouve mes consoles et ma télé. C’est donc l’occasion de vous donner mes quelques suggestions pour vous occuper durant cette période.

Après plusieurs mois de procrastination, je me mets ENFIN à Jojo’s Bizarre Adventure (JJBA pour les intimes), anime adapté du manga éponyme créé par Hirohiko Araki en 1986. Un des anime les plus populaires de nos jours : il s’agit d’une œuvre avec plusieurs arcs (cinq pour l’instant, mais huit au total selon le manga) avec des intrigues différentes bien que certains personnages soient récurrents. 

Chaque arc suit cependant une certaine logique puisque JJBA se base sur un mode où existerait des STANDS, des êtres psychiques contrôlés par les personnages qui sont une sorte de reflet de l’âme et qui ont chacun leurs propres pouvoirs. Bien évidemment, les antagonistes vont souvent utiliser leur STAND à des fins maléfiques et les protagonistes vont tenter de l’en empêcher. Mais parfois, JJBA n’est pas aussi simple !

L’anime est pour le peu…surprenant ! Les personnages, parfois très musclés, parfois très fins, toujours au physique et au style très spécial, sont hilarants, prenants, et souvent attachants. Les intrigues et les rebondissements nous amènent souvent à une fin que l’on n’attendait pas forcément. 

Difficile de vous faire une description adéquate sans vous spoiler la moitié de l’anime. Si JJBA à atteint une telle renommée, c’est grâce à un style particulier autant dans l’esthétique que dans la construction de l’histoire, des personnages et des STANDS qui rendent le tout vraiment captivant. On ne s’ennuie pas une seule seconde. Les épisodes durent à peine vingt minutes, donc on en veut toujours plus. Les OST sont magnifiques, la version anglaise et la version française sont acceptables, et l’originalité des dialogues qui passent du sérieux à ridicule en quelques secondes est fascinante.

Petit plus : Araki s’est fortement inspiré de la culture populaire durant ses longues années  de production de JJBA. Ainsi si vous regardez l’anime, vous trouverez un certain Polnareff, un monsieur Wham! ou un personnage nommé Panacotta. Beaucoup des mythiques “jojo poses” (poses réalisées par les personnages dans les dessins d’Araki) ainsi que des vêtements de certains personnages sont inspirés directement de créateurs de mode tels que Gucci ou Versace. 

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Bon, assez passé de temps à comater sur mon lit avec Jojo, on va faire travailler les neurones ! Car il faut avouer que le confinement m’a rendu un peu léthargique. Heureusement, j’ai retrouvé un jeu magnifique et unique pour m’occuper : Papers please (Lucas Pope, 2013). Il s’agit d’un jeu de réflexion qui vous place dans un pays sous une dictature stricte faisant penser aux pays de l’Est lors du règne de l’URSS. Vous êtes un agent travaillant à la frontière d’Arstotzska (un nom tout aussi kamoulox que tous les autres dans cette œuvre). Votre travail : vérifier les papiers de chaque demandeur d’asile et les refuser si nécessaire. Le jeu se décompose en journées et votre but est d’être le plus juste possible car chaque erreur vous coûte de l’argent que vous utilisez pour nourrir votre famille.

Quelles erreurs sont possibles me dites-vous ? C’est là où l’idée du jeu d’observation prend tout son sens. Dans Papers Please, les gens voulant passer la frontière vont faire preuve d’ingéniosité pour vous duper : faux papiers, changement d’une petite lettre sur le passeport par rapport au permis de travail, armes scotchées dans leur dos. Il faudra donc être vigilant sur tous les détails des papiers qui vous sont fournis (voire même sur le poids et le genre de la personne !) ainsi que garder un œil sur les directives de l’administration qui parfois vous indiquera que certains papiers sont nécessaires ou que certaines nationalités sont interdites dans le pays. Il faudra rester éveillé tout le long, l’idéal pour ne pas laisser son cerveau à l’abandon pendant le confinement !

On ne l’évoquera que brièvement, mais la direction artistique du jeu est magnifique ! Les couleurs sont très froides, les graphismes bien faits mais très austères, la musique dramatique, bref tout est fait pour vous plonger dans une ambiance stricte et glaciale. On ne parle pas, on ne rigole pas, très peu de dialogues, beaucoup d’actions malgré le fait qu’il n’y ait pas beaucoup de touches sur lesquelles appuyer. On fait le travail demandé et on se tait.

Petit plus : Papers please devient un jeu en profondeur lorsqu’on vous propose des choix moraux et éthiques. Vous êtes un agent contracté par le gouvernement, pas un monstre. Ainsi, si l’on vous demande de faire passer illégalement une enfant qui n’a plus de famille ailleurs mais qui a un oncle en Arstotzska, le ferez-vous ? Au péril de votre travail, votre famille, votre vie, serez-vous capable de demeurer humain ?

Enfin si comme moi, votre lit est devenu votre lieu de résidence principal, autant essayer de muscler certaines parties de votre corps comme vous pouvez ! Le retour dans un environnement calme et spacieux m’a permis de me remettre à une de mes grandes passions : le speedrun !

Pour les non-connaisseurs, le speedrun est l’art de finir un jeu le plus rapidement possible (de plusieurs manières différentes). Absolument tous les jeux sont jouables en speedrun ! Même Stardew Valley (oui oui je viens de le découvrir) ou même Ben10 sur Wii. 

Plusieurs façons de finir un jeu, la plus commune étant d’utiliser des glitchs qui permettent souvent de passer des niveaux entiers en sortant des carcans techniques imposés par le jeu. On peut alors se retrouver dans les limbes des décors non chargés et avancer à l’aveugle pour trouver le petit objet qui va permettre de revenir dans les frontières du jeu comme l’avaient prévu les développeurs (et gagner…quelques heures !).

Les techniques sont diverses et la communauté pour chaque jeu est très active via le site www.speedrun.com. Chaquespeedrunner télécharge sa run sur le site et explique aussi chaque étape via des guides pour ceux qui veulent commencer. Un Discord est également disponible pour échange entre les speedrunners et pour les explications. Plusieurs nouveaux records sont déclarés tous les jours, il faut donc rester actif si l’on ne veut pas perdre sa place.

Le speedrun gagne peu à peu sa place parmi les disciplines reconnues dans le monde vidéoludique. L’AGDQ (Awesome Games Done Quick), une convention existant depuis 2010 et organisée chaque année met en exergue les speedruns les plus intéressants ou les plus insolites (comme par exemple un speedrun les yeux bandés…à deux sur une seule manette !) en direct live ! 

Peu à peu, des marques commencent à s’intéresser à ces concours internes entre joueurs, proposant des prix et des cadeaux à gagner pour les premiers des leaderboards ! On espère que le speedrun pourra enfin être considéré comme de l’e-sport et qu’il gagnera sa place dans les compétitions internationales, car il le mérite !

Le speedrun est une manière très concrète de garder vos doigts et vos poignets en éveil, car certains mouvements nécessitent de la dextérité et des réflexes. Pour moi ce sera sur Dishonored (Bethesda, 2012, premier opus d’une saga dont Manny Calavera vous a déjà parlé dans la première partie de ce carnet de bord). Je vous laisse avec le premier mondial sur le jeu, histoire de vous donner une idée !

Petit plus : pour ceux qui ont du mal avec les ordinateurs et manier les jeux-vidéos en général, vous apprendrez vite !

 

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