Critique du film Entre Dos Aguas

Festival Cinespaña : Entre dos Aguas, le récit d’un gitan

Entre dos Aguas est l’histoire d’un garçon hanté par un passé douloureux, qui essaye d’améliorer sa vie malgré le manque d’opportunités auquel il doit faire face.

Entre dos Aguas | 2018 – 2h16

Réalisateur: Isaki Lacuesta

Scénario: Isa Campo, Isaki Lacuesta et Fran Araújo

Deux frères avec un passé compliqué ont pris des voies différentes dans leur vie. Quand Isra sort enfin de prison, il va faire de son mieux pour démontrer à son frère, sa femme et ses filles qu’il a appris la leçon. Mais sa force de volonté ne suit pas toujours…

Entre dos Aguas est l’histoire d’un garçon hanté par un passé douloureux, qui essaye d’améliorer sa vie malgré le manque d’opportunités auquel il doit faire face. Dans ce témoignage de la pauvreté extrême espagnole, le vol, le trafic et les travaux informels se présentent comme les seules options de vie pour quelqu’un sans éducation, sans domicile et sans expérience professionnelle.

Tout le film n’est pas une succession de critiques sociales. Nous pouvons voir aussi beaucoup de rires, du flamenco, de l’esprit gitan, des plages, des repas de famille, des moments de bonheur authentiques grâce aux petits plaisirs de la vie côtière. Car le scénario de Isa Campo, Isaki Lacuesta et Fran Araújo arrive à bien représenter les traits de l’identité régionale de Cadix. Une région célèbre pour mettre au monde des grands musiciens et chanteurs comme Camaron de la Isla et Paco de Lucia.

Cependant, l’aspect social prend autant de place dans la narration principale que dans les dialogues et réflexions des personnages, et même dans les images. Ce qui, malheureusement, donne au film une sorte d’atmosphère défaitiste, rancunière et triste difficile à digérer.

Sans être une suite directe, ce film a lieu douze ans après La leyenda del tiempo, le deuxième long-métrage de Isaki Lacuesta, où les frères Israel Gómez Romero et Francisco José Gómez Romero avaient les mêmes rôles. Ce détail paraît peu important, mais il a permis au réalisateur l’avantage technique d’utiliser des extraits de la jeunesse d’Isra et Cheíto comme flashbacks, et cela enrichit beaucoup la construction et la crédibilité des personnages. Cela, plus le bon rythme de la première heure de film, nous permet de nous attacher à eux et leurs visages. Pourtant, au milieu du développement le rythme chute et les minutes s’alourdissent, ce qui rend le film une demi-heure trop long.

Loin d’être un amateur (celui-ci est son huitième long-métrage), le réalisateur connaît très bien son métier. Ce n’est pas par hasard qu’il a gagné la Concha de Oro du Festival de San Sébastián et plus récemment la Violette d’Or du Festival Cinespaña chez nous à Toulouse. Son regard apporte, certes, des critiques et des réflexions nécessaires. Mais j’ai particulièrement eu des problèmes avec la fin de cette histoire. Car elle n’a pas été bouclé, et ne donne pas non plus un fort message d’optimisme. Donc, au moment de choisir, sachez qu’il y a, en effet, beaucoup de réalisme concentré sur le négatif, et très peu de messages d’espoir.

César

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